L’aventure de l’absinthe débute en Suisse, à la fin du 18e siècle, lorsque le docteur Pierre Ordinaire la prescrit à ses patients comme élixir miracle. On sait aujourd’hui que l’absinthe n’a pas réellement de vertus curatives; il faut donc vous la procurer du côté de votre succursale SAQ plutôt que chez votre pharmacien!

Ce n’est qu’en 1805, avec la fondation de la distillerie Pernod Fils, à Pontarlier – bien connue pour ses liqueurs d’anis – que la boisson profite d’un véritable essor. L’absinthe gagne en popularité très rapidement et déjà, en 1896, la distillerie produit près de 125 000 litres par jour. Même si sa consommation ne représente, à ce moment, que 3 % de la consommation d’alcool en France, les producteurs de vin s’en méfient. Les adeptes se font de plus en plus nombreux et la boisson est très en vogue; les vignerons craignent pour leur part de marché…

« Pour moi, ma gloire est une modeste absinthe éphémère. »
Paul Verlaine

Lorsque la Ligue nationale contre l’alcoolisme est créée au début du 20e siècle, il est donc tout naturel que la pierre soit jetée sur l’absinthe et ses consommateurs. La boisson consommée à l’heure verte fait figure de bouc émissaire et les mouvements de droite contre l’alcoolisme ne font preuve d’aucune indulgence. Elle sera d’ailleurs interdite en France à partir de 1915.

L’absinthe d’autrefois serait aussi illégale au Canada puisqu’elle contient un fort taux de thuyone, un psychotrope comparable au THC (tétrahydrocannabinol) dans la marijuana.

Toutefois, aucune étude exhaustive n’a été menée sur les véritables effets telle qu’elle était consommée jadis.

 


« Ils sont piquants et amers; leur style est mêlé de fiel et d’absinthe… »
Jean de La Bruyère

Issue de la distillation de la plante Artemisia absinthium, cette boisson amère se consomme normalement en apéritif. Si on la déguste selon la technique traditionnelle, la dissolution du cube de sucre à travers la cuillère à absinthe va contribuer à adoucir l’amertume, tout comme révéler les magnifiques reflets verts de l’élixir.

Outre son amertume plutôt prononcée, sa teinte verte et son goût légèrement camphré, l’absinthe peut exhaler des arômes multiples : la menthe poivrée, la mélisse, la verveine, l’anis étoilé et la coriandre figurent parmi les plus fréquents. Ce spectre aromatique déjà très diversifié peut encore se modifier selon votre façon de la déguster : allongée d’eau, sur glace, à la manière traditionnelle ou encore en vedette dans un cocktail. Laissez aller votre imagination!

Si vous n’êtes pas initié à la fée verte, essayez la Hill’s Absinthe, une fine liqueur conçue dans la tradition de l’absinthe. Elle révélera tous ses arômes sur glace légèrement allongée d’eau. Vous pouvez aussi tenter l’expérience de déguster votre absinthe à la traditionnelle.