Depuis sa création en 2014, la distillerie Mariana a connu une forte ascension. Depuis 2019, c’est Philippe Leblanc qui dirige la distillerie, reprenant le flambeau de ses fondateurs.

Gaspésien d'origine, Philippe a travaillé sept ans en commerce international avant de prendre les rênes de l’entreprise. Au départ, il devait collaborer avec la distillerie pour distribuer ses produits à l’étranger, mais le projet a vite pris une autre tournure. « Au fil des discussions, les deux fondateurs m’ont dit qu’ils pensaient vendre la distillerie. Pour moi, c’était une belle opportunité qui me permettait de revenir au pays à temps plein » explique t-il. 

La distillerie compte aujourd’hui une dizaine d’employés. Même s’il n’était pas distillateur de formation, Philippe Leblanc a travaillé très fort afin de parfaire son expertise.

Des projets plein les barriques

Établie depuis ses débuts à Louiseville, la distillerie quittera son emplacement actuel en 2022. Le nouvel emplacement proposera une salle de vieillissement de whisky où les amateurs pourront déguster les différentes eaux-de-vie élaborées à partir de grains de la région, dont le maïs, le seigle et le malt, à même les fûts. « On avait besoin de plus d’espace, mais il y a aussi un côté expérientiel qu’on veut offrir avec le déménagement », précise Philippe.

Les deux premières cuvées de whisky de la distillerie vieillissent en barils depuis 2016 et 2017 respectivement, et sont destinées exclusivement à la dégustation et à la vente sur place. Il faudra attendre jusqu’en 2025 pour voir les premiers whiskys de la distillerie Mariana sur les tablettes de la SAQ. Mais Philippe nous assure que l’attente en vaudra la peine!

La touche Mariana

La distillerie Mariana se définit comme « hors sentiers ». Pour son équipe, il est essentiel d’innover sans cesse, tout en restant fidèles à leurs racines. La signature de Mariana, c’est de revisiter des spiritueux classiques en leur ajoutant une petite touche « funky » qui donne à chaque produit son caractère unique. 

Voici quelques exemples des classiques réinventés de la distillerie Mariana :

Gin Violette

Ce gin a été développé spécifiquement pour la mixologie. Très aromatique, il ne passera pas inaperçu dans vos cocktails: « C’est un gin qui est très chargé au niveau organoleptique. Parfois on fait des cocktails avec des sirops ou des agrumes et le goût du gin peut se perdre. C’est pour ça qu’on a créé Violette ». Son bouquet riche et imposant est composé de baies de genévrier, de fleurs sauvages, d’arômes de pamplemousse et de cardamome. Selon Philippe, ce gin est à son meilleur avec du jus de pamplemousse fraîchement pressé allongé de soda et de beaucoup de glace. « Quand on boit ce cocktail on savoure chaque gorgée du Gin Violette » lance Philippe.

Amaretto Avril

Produit chouchou de la distillerie, cette version remixée de la célèbre liqueur d’amande italienne incarne le caractère rebelle de la distillerie. Élaboré en collaboration avec les Spiritueux Iberville, l’amaretto Avril est aromatisé à la noix de coco et au café, avec une touche d’érable et de myrique baumier, ce qui en fait le plus québécois des amaretto! Une combinaison où on retrouve à la fois l’Italie et le Québec, ce qui lui confère une saveur unique.

Saint-Crème

Difficile de faire plus québécois que le fameux sucre à la crème! Cette « crème de sucre à crème » (c’est ainsi qu’on la décrit) se veut un véritable hommage à nos traditions locales. Ses créateurs ne manquent pas d’audace, ajoutant la mention « Meilleur que la recette de ta grand-mère » sur l’étiquette, qui présente aussi plusieurs clins d'œil au terroir québécois. À boire dans votre café, tout simplement sur glace ou encore en rhumtini!

Gin Loop

Les arômes de lime et de gingembre issus de ce gin sont le résultat d’une ingénieuse collaboration avec Loop Mission, une entreprise locale qui récupère les fruits et légumes invendus et destinés aux ordures pour en faire de délicieux jus fraîchement pressés. La distillerie recueille ensuite les racines de gingembre et les écorces de lime pour infuser son gin, qui est lui-même élaboré à partir d’une décoction de retailles de pommes de terre fermentée puis distilflée. À cette base d’alcool plutôt terreuse s’ajoutent de l’alcool de maïs et des baies de genévrier, qui viennent équilibrer les aromates. Une méthode très peu orthodoxe, mais ô combien écologique!