Mille et une activités

Alors que la saison agrotouristique est sur le point de démarrer dans un contexte hors du commun, Charles-Henri de Coussergues, copropriétaire de l’Orpailleur, ne cache pas sa joie teintée de fébrilité. C’est que la crise sanitaire soulève de nombreuses questions, à commencer par l’organisation des lieux de façon sécuritaire pour offrir les mille et une activités habituellement au programme. 

La réponse très attendue devrait arriver incessamment par le biais de la Société du réseau Économusée et de l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand dont il est président. «Un comité a été créé de concert avec le ministère du Tourisme pour développer un guide sur les précautions à prendre dans l’industrie agrotouristique, et qui sera actualisé dans le temps en fonction de l’évolution de la situation», explique Charles-Henri de Coussergues.

Ce volet du Plan de sécurité sanitaire de l’industrie touristique précisera notamment les mesures sanitaires à mettre en œuvre par les entreprises pour permettre l’autocueillette, les visites guidées, les activités de dégustation, l’accès aux sentiers d’interprétation et les services de restauration (terrasses et aires de pique-nique). «Avec le retour des beaux jours, on prévoit un bon achalandage dans les champs. Les gens ont hâte de sortir. On attend le guide avec impatience pour revoir nos façons de faire», dit le pionnier de la viticulture au Québec.

Il y a 25 ans, certains le prenaient pour un fou. Aujourd’hui, on le considère comme le leader des vignobles au Québec. Rencontrez Charles-Henri De Coussergues, fondateur du Vignoble de L'Orpailleur.

L’ADN de l’Orpailleur

Fondé il y a 38 ans à Dunham, dans les Cantons-de-l’Est, l’Orpailleur a de tout temps été un lieu de rencontre et de découverte pour les amateurs de vins et les curieux. Depuis 2001, son Économusée œuvre à démystifier l’univers de la viticulture et de ses artisans au Québec. «Notre motivation est de recevoir les gens sur notre propriété», dit Charles-Henri de Coussergues. L’an dernier, lui et ses associés Hervé Durand, Frank Furtado et Pierre Rodrigue ont investi plus de 400 000 $ pour améliorer leurs installations.

Aussi, les propriétaires se devaient d’être prêts pour la belle saison, malgré les contraintes imposées par la pandémie. En attendant d’accueillir les travailleurs étrangers bloqués momentanément aux frontières du Mexique, ils ont pu compter sur le précieux coup de main de gens d’ici. «Les Québécois ont été nombreux à répondre à notre appel sur Facebook, relate Charles-Henri de Coussergues. Au total, une douzaine de personnes ont travaillé à la taille. Ça nous a beaucoup aidés.»

L’optimisme au rendez-vous

Avec l’engouement notoire enregistré pour les produits locaux, le vigneron a toutes les raisons d’être optimiste pour ses vins blanc, rosé, rouge, de glace et mousseux. «Les gens découvrent nos produits. On développe une nouvelle clientèle. À nous de faire en sorte de la garder.» Il remarque avec satisfaction que les préjugés sur les vins québécois commencent enfin à s’étioler, et même que de plus en plus de jeunes les réclament.

Grand instigateur de l’appellation IGP Vin du Québec qui garantit des nectars produits uniquement avec des raisins cultivés ici, Charles-Henri de Coussergues a bon espoir que les vins québécois acquièrent enfin leurs lettres de noblesse. «On est déjà une quarantaine de vignerons à avoir cette appellation réservée et de nouveaux vignerons y adhèrent. Tout est en place pour que l’industrie se développe et accapare une bonne part du marché. Avec notre savoir-faire, les millésimes sont meilleurs d’année en année. C’est un beau rendez-vous!»

L’Orpailleur
Blanc 2019

«Ce tout premier vin du vignoble fait ma fierté. Les vignes ont pris de l’âge et notre savoir-faire a évolué.» Cet assemblage de Seyval et de Vidal à la robe délicate et aux arômes de poire, de buis et de fleurs blanches.

Accompagne les fromages à pâte molle et les fruits de mer.

L’Orpailleur
Rouge 2018

«Avec la belle saison qui allonge au Québec, la qualité des vins rouges s’est accrue considérablement. On obtient une bien meilleure maturation.» À preuve, ce rouge friand aux arômes de fruits, léger et peu tannique, qui se boit légèrement frais.

Avec des grillades, des salades et des fromages à pâte dure.

L’Orpailleur
Vin de glace 2018

«En bon méridional que je suis, c’est au Québec que j’ai découvert le procédé. Ce vin liquoreux haut de gamme est l’un des plus aromatiques au monde. Complexe, riche et renversant, il est à ranger parmi les meilleurs de la province.»

À savourer avec le foie gras et les desserts aux fruits à chair blanche – tarte aux pommes ou aux poires.