Le vin rouge – un nectar rassembleur
Pour Lionel, alias KIZABA, le vin rouge représente ce qu’il souhaite insuffler au public: du réconfort et de la chaleur. «On dit que c’est bon pour le cœur! Ça réchauffe et c’est accessible, comme les influences pop dans ma musique et les thèmes de mes chansons, qui touchent tout le monde ‒ le quotidien et l’amour par exemple», explique-t-il, le sourire aux lèvres.
C’est que l’échange culturel est au cœur de sa démarche artistique. Avec son alliage afrofuturiste de pop, d’électro et de soukous congolais, KIZABA cherche à faire danser le monde entier en transcendant les frontières musicales. En effet, «rassembler» est un mot qui revient souvent lorsque Lionel parle de ses pièces: «Je ne veux pas que ce soit juste les gens du Congo qui écoutent ma musique. Je veux que tout le monde s’y retrouve.» D’où l’importance des festivals au Québec et ailleurs, qui offrent une vitrine de renom aux musicien(ne)s en faisant résonner leur création auprès d’une grande diversité de publics. À ce titre, KIZABA qualifie de «véritable tremplin» le Festival international Nuits d’Afrique – rendez-vous culturel que la SAQ est fière de soutenir. «Ce festival met énormément d’énergie dans le travail des artistes noir(e)s. C’est génial pour se faire connaître», explique-t-il.
Celui qui chante en français, en anglais, en kikongo et en lingala aurait-il trouvé dans la musique une langue universelle? Chose certaine, elle lui permet de retransmettre aux autres la joie qu’il en tire.
Le cidre de glace – une célébration des rencontres
Lionel est un amateur de cidre de glace, qu’il associe aux festivités, à la cabane à sucre ainsi qu’à son contact avec la culture et les gens d’ici. Pour l’artiste, la rencontre de l’autre est essentielle, car les personnes qui ont croisé sa route ont propulsé sa carrière, notamment le chanteur et acteur Mario Saint-Amand, qui l’a invité en tournée à travers la province.
«Quand tu arrives dans un pays, il faut s’intéresser à la culture. Aller vers les autres, c’est vraiment ce qui m’a aidé. D’apprendre sur le Québec, sur l’industrie et les artistes d’ici. Ma réussite, je la dois aux gens qui m’ont ouvert des portes.»
C’est également ce qu’il sert pour célébrer les moments forts de sa carrière, comme lorsque son album Kizavibe a été sélectionné dans plusieurs catégories aux prix Juno en 2024.
La crème irlandaise – la douceur des traditions
Un autre plaisir de KIZABA, c’est la crème irlandaise, une petite douceur qu’il s’offre après une semaine chargée en création, en production ou en performances. Cette boisson onctueuse éveille en lui des souvenirs du Congo, car elle lui rappelle la crème au marula, qui y est beaucoup consommée.
Ses racines occupent une place importance dans sa création – autant les traditions musicales congolaises que l’apport de sa famille. Ainsi, sa grand-mère, chanteuse, lui lègue sa passion du chant et des percussions. Enfant, il fabrique même sa propre batterie avec des casseroles et des ustensiles de cuisine! Plus tard, son oncle, professeur de jazz, l’initie à ce style musical et lui apprend les rudiments de l’industrie. Celui-ci lui recommande ne pas aller vers musique traditionnelle, car elle s’exporterait mal. Or, après quelques années dans l’univers du jazz, Lionel se tourne vers l’hybridation en alliant musique congolaise, pop et électro. L’objectif? Faire rayonner sa culture d’origine à l’international en la rendant plus accessible. C’est pour lui une source de fierté de faire danser des personnes de tous horizons sur des rythmes qui ont bercé sa jeunesse.
Son prochain album, qui paraîtra à la fin avril, intègre d’ailleurs des harmonies vocales inspirées par la voix de sa grand-mère. Ce dernier opus se veut un «retour à l’ancestral, avec une touche cosmique et futuriste». Son titre, Future Village, reflète ce croisement entre héritage et avant-garde; entre local et universel. Ça promet de nous faire voyager!


Les coups de cœur de KIZABA en lien avec la culture noire au Québec:
- Le Club Balattou, lieu culte à Montréal, est une rampe de lancement pour les artistes afrodescendant(e)s. Il réunit aussi une programmation musicale et événementielle de qualité signée par des talents d’ici et d’ailleurs.
- Le restaurant afroquébécois Maquis Yasolo, dans le quartier Saint-Henri à Montréal, célèbre les saveurs de l’Afrique. Un des favoris de Lionel.
- L’œuvre musicale de l’artiste congolaise Naxx Bitota, qui marie les genres classique, gospel, folklorique et traditionnel. À découvrir.
- L’artiste visuel d’origine congolaise KANDO, qui explore le métissage identitaire en mêlant peinture, sculpture et photographie.