C’est avec une générosité sincère et une réelle passion pour son terrain que Christian nous a accueillis cette matinée de septembre. Pour les amateurs d’apéros que nous sommes, c’était loin d’être notre première fois dans un vignoble, c’était par contre notre première visite de l’arrière-scène pour en apprendre sur l’origine des vignobles québécois. Autant dire que l’excitation était à son comble lorsque Christian nous a présenté sa nouvelle cuverie récemment agrandie

Q: Comment t’es-tu retrouvé dans l’univers du vin ?

« J’ai commencé à faire du vin de cerise quand j’avais 18-19 ans. Tout le monde se souvient des cerises à grappes, on les ramassait pour en faire du vin qu’on essayait de boire malgré tout. Cependant, mon rêve a toujours été de faire du vin avec mes propres raisins ».

Pour Christian, il était nécessaire d’être un érudit de la vigne avant de se lancer dans une quelconque commercialisation, c’est pour ça que très tôt il apprit sur la vigne, ce dont elle a besoin et ce qu’elle ne veut pas, comment l’entretenir et comment la chérir. Dès 2005, il entreprend des démarches afin de trouver le terrain idéal pour ce qui allait devenir son grand projet.

Des seaux remplis de raisins après les vendangesDes seaux remplis de raisins après les vendanges

Q: Quelle est l’histoire derrière la naissance du vignoble ?

« Ça m’a pris environ deux ans pour trouver l’emplacement que j’ai aujourd’hui. Mes recherches étaient orientées sur un terrain chaud avec un bon dégagement d’air. Et c’est ici à Saint-Théodore d’Acton que j’ai trouvé le terrain, ça n’a pas pris de temps ; quand j’ai vu la pancarte à vendre, deux semaines après j’avais acheté. Donc, c’est en 2007 que j’ai commencé à planter ».

La veille de notre visite, Christian nous avait envoyé une vidéo qu’il avait prise au vignoble montrant les strates de coquillages découvertes lors des premières plantations. Étant curieux de nature et surtout n’étant pas géologues de formation, on avait plusieurs questions à lui poser.

Q: Quelles sont les particularités du terrain et qu’est-ce que vous y produisez ?

« Après avoir découvert ces coquillages, on a fait des recherches et on a appris qu’avec la glaciation qu’il y a eu notamment au Québec, les glaciers ont fondu et ont laissé place à la mer de Champlain. Cette dernière a créé la vie et étant à 138 m d’altitude, notre terrain était un îlot où les coquillages avaient un milieu de vie propice. C’est donc ce phénomène qui est à l’origine du nom du vignoble « Côte de Champlain » qui fait référence à un coteau et une côte de mer ; mais également le nom des trois vins « Coquillages », qui vient du Hiatella Artica le coquillage type que l’on retrouve en abondance sur le terrain. Présentement, nous produisons trois vins : un blanc, un rosé et un rouge issus de cépages hybrides américains et hybrides français ».

Pour les (trop) brefs moments que nous avons passés en Montérégie, nous avons pu constater qu'un vignoble de l'ampleur de Côte de Champlain ne passe pas inaperçu dans sa municipalité.

Q: Peux-tu nous parler de comment votre vignoble est ancré dans sa communauté ?

« Oui effectivement, on était connus dans la région comme des producteurs de raisins depuis 2007. On faisait parler de nous comme le trésor caché de Saint-Théodore d’Acton. Donc, lorsqu’on a commencé la commercialisation du vin en 2018, les gens autour de nous nous connaissaient. Assez tôt, on a donc été présents dans des événements à la municipalité avec d’autres producteurs locaux ».

Assez rapidement, on a compris que ce vignoble était une histoire de famille. Alors que l’heure du lunch approchait, Christian et sa conjointe nous ont invités à partager des burgers et à profiter du soleil. On a pu faire plus ample connaissance avec la famille de Christian, dont son fils, qui a passé l’été sur la terre à aider à toutes sortes de tâches.

Q: Comment vois-tu l’avenir du vignoble ? Avez-vous des projets particuliers ?

« On a présentement six hectares de vignes, mais mon fils a encore passé l’été avec moi à faire toutes sortes de travaux viticoles et vinicoles possibles et il a un grand intérêt à poursuivre dans cette voie. Donc s’il y a de la relève comme ça, on a la capacité de planter jusqu’à 30 hectares sur la propriété, il est clair qu’on veut donc continuer à croître ».

Christian tire une belle fierté de l’aménagement et du développement de son vignoble. L’échéancier pour la commercialisation du vin était fixé à 2025. Il voyait donc une progression plus lente pour ce qui est de la vinification, mais après une bonne année 2018 et des échanges prometteurs avec la SAQ, il a réussi à envoyer son vin au complet en succursales, menant à de beaux commentaires sur ce que les gens achetaient.

« C’est vrai que pour un vigneron, la première fois que j’ai vu le camion de la SAQ arriver à côté de la maison avec les vignes et les paysages en arrière, c’est une belle journée dont on va se souvenir longtemps ».

Quatre verres de vin rouge s'entrechoquant pour célébrerQuatre verres de vin rouge s'entrechoquant pour célébrer

Q: Quelle importance accordes-tu à la notion de rencontre ?

« Le vin est bien sûr une occasion de rencontres. C’est pour ça que notre blanc, en famille, on le prend en commençant à faire à souper ou en recevant des amis. Il est parfait quand on se regroupe pour commencer à discuter. C’est un beau vin qui va se prêter à tout, il est agréable et doux ».

Bien heureusement, notre visite n’a pas fait exception à cette règle. La journée s’est conclue par un apéro au coucher du soleil sur une petite butte surplombant les rangs de vignes.

Découvrez les vins du vignoble Côte de Champlain: 

En partenariat avec Vaolo