Le cidre, le cidriculteur qui tient les rênes du domaine de Sainte-Cécile-de-Milton, en Montérégie, il le connaît et il l’aime passionnément! «C’est le premier alcool auquel j’ai goûté. Facile à boire, agréable au goût et accessible, il a tout pour plaire», dit-il. Avec son dynamisme et ses recettes novatrices, Marc-Antoine s’est lancé le défi de lui redonner ses lettres de noblesse.

C’est que la boisson alcoolisée, qui récolte aujourd’hui un franc succès, a connu une période de grande noirceur au Québec. «Mon arrière-grand-père et mon grand-père fabriquaient du cidre à petite échelle, à une époque où la production était illégale, rappelle le jeune entrepreneur. Pendant 50 ans – de 1921 à 1970 –, le mot “cidre” avait été exclu de la législation.»

Même réhabilité dans les années 1970, le cidre déçoit par sa piètre qualité. Pressés d’engranger les revenus, les producteurs brûlent les étapes et accélèrent la fermentation. Michel, son paternel, refuse de participer à ce «fiasco». «Pour lui, le cidre était synonyme de mal de tête, plaisante Marc-Antoine. Quand je me suis joint à l’entreprise, à 17 ans, le vent commençait à tourner. Une nouvelle réglementation était entrée en vigueur. À force de persévérance, j’ai réussi à le convaincre de relancer la production.»

Son père ne l’a pas regretté. Grâce au savoir-faire de Marc-Antoine, acquis au gré de ses formations et de ses voyages, l’aventure s’est avérée fructueuse. Depuis 2003, les produits du domaine – cidres pétillants, tranquilles, mousseux, sur lie, de glace, moût de pommes – se multiplient et séduisent par leur raffinement. «Il y a des types de cidres pour tous les genres de consommateurs, remarque le connaisseur. Certains sont légers en bouche, d’autres plus costauds. Tout dépend des arômes de la pomme, du degré de concentration et de la teneur en alcool. À chacun ses goûts!»

Parcours gourmand d’été

La Cidrerie Milton, qui portait le nom des Vergers de la Colline jusqu’à tout récemment, est un peu le coeur battant du village de Sainte-Cécile-de-Milton.

Également bistro et boutique gourmande (la plupart des produits sont cuisinés sur place ou issus de la région), le domaine de 125 acres au pied des monts Yamaska, Rougemont et Saint-Hilaire a de quoi tenir occupé tout l’après-midi! À commencer par une balade dans la pommeraie.

«Le climat modéré et le sol rocailleux pauvre en matières organiques limitent la croissance des pommiers, ce qui favorise la concentration des arômes», indique Marc-Antoine Lasnier. À ne pas manquer: les vergers en fleurs, en mai.

Avant l’arrivée de Marc-Antoine aux cuves de la Cidrerie Milton, la pommette Dolgo plantée par son grand-père était inexploitée. «J’ai voulu la valoriser par le processus de macération, pour en extraire la couleur rosée et les arômes de cerise et de framboise», explique le cidriculteur. Le résultat est rafraîchissant. 

Bons à tous les coups

Parfait à l’apéro, le cidre fait aussi belle figure à table. Les pétillants et les mousseux s’harmonisent avec les produits de la mer (poissons, fruits de mer, huîtres, sushis) et les viandes blanches (porc, poulet, jambon). À privilégier: les sauces légères et fruitées.

Les cidres tranquilles (Les Vergers de la colline, cuvée rose) accompagnent le bœuf, les viandes sauvages et l’agneau. Le cidre de glace se fait complice des desserts.