Sa vie est une suite d’heureux hasards qui l’ont conduit jusqu’à cette terre, dans les hauteurs de Lac-Brome.

Depuis qu’il s’est converti en vigneron, Léon Courville assure n’avoir jamais autant bossé de sa vie. «C’est du 24 heures sur 24!» lance-t-il, sous l’œil amusé de sa partenaire Anne-Marie Lemire qui s’est jointe à lui en 2005 pour veiller à la commercialisation des vins. «Disons que ce n’est pas le même genre de travail», précise-t-elle, sourire en coin.

C’est que l’énergique septuagénaire a mené deux florissantes carrières avant celle-ci. Professeur d’université, puis président de la Banque Nationale, l’économiste de formation a profité de sa retraite pour planter des vignes. «J’en suis à ma troisième vie, dit-il. À 55 ans, je n’avais vraiment pas envie de me reposer.»

Le Domaine Les Brome produit annuellement 80 000 bouteilles de vin.

La vie fait bien les choses

Il avait surtout en lui une graine d’entrepreneur inassouvie par ses professions antérieures, doublée d’une passion alimentée par une «convergence de hasards non anticipés». Collectionneur (de nectars, mais aussi de tire-bouchons), spéculateur, adepte de dégustation à l’aveugle, il est tombé sur cette propriété de 45 acres, alors déglinguée, au lendemain d’une rupture et du premier référendum. Tout était à reconstruire. Et cet horizon lui a plu.

Il commence à planter du raisin sur son domaine au tournant des années 2000, mais pas n’importe lequel. À cette époque, l’homme opte pour des cépages qui ont fait leurs preuves sous nos latitudes, tels les vidal, seyval blanc, maréchal-foch, st-pépin, de-chaunac, baco et riesling.

Après plus de 15 ans d’activité et de multiples essais-erreurs qui lui ont parfois coûté cher — comme ce pinot noir venu de France qu’il a dû arracher —, le couple de vignerons peut crier victoire : leur rutilant domaine de 18 hectares produit annuellement quelque 80 000 bouteilles d’une quinzaine de vins blancs, rouges, rosés, de glace, vendanges tardives et bulles, dont plusieurs encensés par la critique. «Dès le départ, on avait en tête, Anne-Marie et moi, de fabriquer des vins de qualité supérieure. Tous les vignerons diront la même chose, mais moi, je les veux excellents.»

Innover tous les jours

Propulsés dans l’univers de la viticulture par amour de la nature (et de l’un pour l’autre!), ces deux curieux intellectuels ont appris à vinifier le raisin au fil de leurs recherches. Des experts œnologues les assistent. «On les pousse à innover, dit Anne-Marie. Comme la tradition de la vinification est encore jeune au Québec, il n’y a pas d’a priori. On peut s’éclater et s’inspirer des meilleures pratiques de différents domaines.»

C’est ainsi qu’ils ont mis au point leur fameux rouge XP (pour «expérience») aux arômes de prune, élaboré selon la méthode italienne de passerillage. Le raisin de-chaunac est cueilli tôt à l’automne, séché quelques semaines, puis vinifié et mis en barrique. Ils misent aussi sur le puissant st-pépin, leur «loterie gagnante» qui les encourage à continuer leurs expérimentations.

Fort de ce succès, Léon Courville s’est-il réconcilié avec «les vins du Québec» qu’il n’affectionnait guère au départ? «Je fais du vin au Québec, qui accote les grands vins du monde», nuance-t-il. Anne-Marie poursuit: «On veut se défaire des préjugés à l’égard des vins d’ici. Les temps changent, les produits locaux sont de plus en plus reconnus. La prochaine étape : leur accorder leur juste valeur. On y est presque!»

Accords mets-vins

Le Cuvée Julien, Léon Courville l’appelle «mon petit italien»! «C’est un vin rouge léger, très fruité, avec une touche de poivre et une belle acidité.» Facile à boire, il accompagne les pâtes et les plats tomatés, les viandes grillées et les marinades.

Accords mets-vins

Issu du cépage du même nom, le Cuvée Vidal présente des arômes de fleurs et de fruits exotiques (litchi, mandarine, pêche blanche), de même qu’une agréable onctuosité en bouche. Parfait avec les sushis, le saumon fumé et le homard.

Accords mets-vins

Le Réserve St-Pépin fait la fierté du vigneron. «Il allie puissance et délicatesse. À la première gorgée, le goût est très léger, puis les arômes prennent toute la place en bouche — acidité, sucre, amertume.»

«C’est un vin rouge léger, très fruité, avec une touche de poivre et une belle acidité.»

Léon Courville

Accords mets-vins

Le Cuvée Julien, Léon Courville l’appelle «mon petit italien»! «C’est un vin rouge léger, très fruité, avec une touche de poivre et une belle acidité.» Facile à boire, il accompagne les pâtes et les plats tomatés, les viandes grillées et les marinades.

Accords mets-vins

Issu du cépage du même nom, le Cuvée Vidal présente des arômes de fleurs et de fruits exotiques (litchi, mandarine, pêche blanche), de même qu’une agréable onctuosité en bouche. Parfait avec les sushis, le saumon fumé et le homard.

«Il allie puissance et délicatesse.»

Léon Courville

Accords mets-vins

Le Réserve St-Pépin fait la fierté du vigneron. «Il allie puissance et délicatesse. À la première gorgée, le goût est très léger, puis les arômes prennent toute la place en bouche — acidité, sucre, amertume.»