L’absinthe aujourd’hui

D’absinthe et d’autres choses

L’absinthe est une plante aux arômes herbacés et aux notes légèrement amères, mais les eaux-de-vie et liqueurs qu’on en tire comptent plusieurs autres plantes qui en diversifient les arômes. L’anis et le fenouil sont généralement à l’avant-plan, mais les distillateurs travaillent aussi des styles historiques ou des recettes nouvelles avec différentes herbes: mélisse, hysope, menthe, basilic, ortie, estragon… Certains distillateurs y ont même inclus du yuzu et du houblon.

Helvétique
ou hexagonale?

L’Absintherie des Cantons met de l’avant les deux grands styles historiques d’absinthe, soit la suisse et la française. La Fleur bleue, de style suisse, joue plutôt sur la fraîcheur et les notes florales, avec une bonne dose d’anis et un profil doux. La Joual vert, inspirée des recettes historiques françaises, est corsée et herbacée, et son amertume peut se doser avec un peu de sucre, comme on le faisait au 19e siècle.

Un peu d’eau, svp?

En raison de leur inspiration médicinale, les absinthes montrent souvent un taux d’alcool autour de 70%. Une dose d’eau est donc nécessaire pour bien en révéler les arômes et en profiter pleinement.

La fée verte dans l’assiette

Fortement aromatique, l’absinthe peut également avoir de beaux usages en cuisine. Les notes anisées sont particulièrement appréciées avec les poissons blancs. Les desserts aux pommes peuvent en être agréablement parfumés, et on en fait aussi de délicieux sorbets et glaces.

Un peu d’Hemingway, avec ça?

Un des plus célèbres cocktails à base d’absinthe a été conçu par l’écrivain américain Ernest Hemingway. Dans une flûte à champagne, on verse 15 ml d’absinthe et un peu de sirop simple (au goût), avant de la remplir de mousseux bien sec et fringant. Bourlingueur et fort en caractère, Hemingway mettait plutôt 45 ml d’absinthe et recommandait d’en boire quatre ou cinq d’affilée. Pas étonnant qu’il ait baptisé ce cocktail du nom d’un de ses romans: Mort dans l’après-midi. L’autre grand cocktail classique est le Sazerac, inventé à La Nouvelle-Orléans au 19e siècle, dans lequel le whiskey est rehaussé d’une cuillerée d’absinthe.

+LA DOUBLE VIE DE L’ABSINTHE

ILLUSTRATION: Valérie Bertrand