D’où vient la couleur des vins?

Cela va de soi, la couleur de votre vin rouge préféré est tirée de la pellicule du raisin noir qui aura macéré avec le jus pendant la fermentation alcoolique et la cuvaison. Un peu comme lorsque vous faites un thé ou une tisane, plus la macération sera longue, plus il y aura d’extraction. Un vin rouge aura besoin en moyenne de 15 à 30 jours pour se parer de la teinte et de la profondeur souhaitée. Pour le blanc, les techniques modernes ont toujours prôné l’élimination des peaux dès le pressurage. Mais avec un peu de recul, on peut facilement se douter qu’il n’en a pas toujours été ainsi, même que le fait de conserver les pellicules des raisins blancs tenait un rôle important dans sa préservation.

Le vin orange : un vin blanc de macération

La teinte de ces vins provient donc du contact plus ou moins prolongé du jus avec les peaux. On les fera avec des variétés de cépages à vin blanc, comme on le faisait depuis les tout débuts de l’histoire du vin. Le concept est donc loin d’être nouveau, mais il fait un retour en force conjointement à l’intérêt porté aux vins naturels, car plusieurs de ces vins orange flirtent avec la même philosophie. Cette macération durera de quelques jours à quelques semaines, parfois même quelques mois. À l’instar des vins rouges, ils seront donc plus ou moins tanniques.

Les tannins, ces antioxydants

Le vin, comme bien des aliments, est sensible à l’oxygène qui peut rapidement le détériorer. Vous avez déjà remarqué qu’une pomme, une fois tranchée, brunit en quelques minutes au contact de l’air. Pour le vin, certains éléments ont un effet protecteur, dont l’acidité (d’où le principe d’ajouter du jus de citron sur notre fameuse pomme pour la préserver) ainsi que les tannins, qui sont des particules végétales présentes dans la peau des raisins. L’œnologie moderne a apporté son lot d’astuces et de raccourcis pour préserver le vin et l’assainir efficacement. C’est là qu’arrivent les fameux sulfites, notamment. À dose contrôlée, ils permettent d’éliminer certaines bactéries et levures indésirables, mais aussi de protéger le vin des effets pervers de l’oxygène. Le fait de vinifier traditionnellement les raisins blancs avec les peaux apportait cet avantage. Par ce détail et arrimé à la tradition, plusieurs vins orange contiennent peu ou pas de sulfites ajoutés. Mais attention, ce n’est pas une obligation.

À quoi s’attendre dans le verre?

Comme c’est le cas pour les vins blancs et les vins rouges, il y a mille et une nuances possibles. Le choix du ou des cépages et le temps de macération, combiné au terroir d’origine seront les principaux responsables de la personnalité de ces vins. Il y en a donc pour tous les goûts! Outre la couleur, cette technique permet de développer une variété d’arômes passant par les agrumes, les fruits à chair blanche, les herbes et les épices, mais vous remarquerez également la présence des tannins, qui se manifesteront par une sensation tactile plus ou moins asséchante. De nature plutôt sèche, ce type de vin est d’une grande fraîcheur, avec une belle puissance aromatique et une structure affirmée. Grâce à sa polyvalence et à sa forte personnalité, il s’accorde avec une grande diversité de plats.

Pour en apprécier tout le charme, on conseille de le servir à une température qui se situe entre celle d’un blanc et celle d’un rouge. Les servir trop froids aurait comme incidence d’en durcir les tannins, et vous priverait de leur extraordinaire palette aromatique.

Santé!