Le vin est matière à dégustation, mais il est aussi matière à réflexion et parfois, matière à méditation. On peut boire distraitement, mais on déguste certainement avec beaucoup plus d’acuité, si on réussit à se plonger dans un certain état d’esprit.
Il y a quelques années, Jean-Michel Pelletier, alors doctorant en psychologie clinique à l’UQTR, publiait un article intitulé « Méditer avec le vin », qui met en parallèle la dégustation du vin et le mindfulness.
Le mind quoi ?
Tel que l’explique M. Pelletier dans le document en question, le « mindfulness » est un principe emprunté à la méditation bouddhiste qui consiste en un «état de conscience qui émerge du fait de porter son attention de manière intentionnelle au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment.
Et, rassurez-vous, le mindfulness (qu’on appelle parfois la «pleine conscience» ou «conscience réfléchie», bien qu’on ne s’entende toujours pas sur une traduction française du terme) n’a rien d’une baliverne de psycho-pop. C’est un concept admis par la communauté scientifique et dont on discute, ici et là, dans les revues spécialisées.
L’originalité de la démarche académique de M. Pelletier tient du fait qu’il est le tout premier de sa discipline à émettre l’hypothèse que la dégustation du vin serait un moyen efficace d’entraîner et de développer l’aptitude psychologique de conscience réfléchie. À cet effet, il expose, dans son article, quatre critères qui contribueraient, selon lui, à augmenter l’intensité de perception lors d’expériences de dégustation.
On inspire profondément… les voici :
1 – Fusion avec le produit
Il faut s’abandonner au produit, prendre le temps de s’en imprégner, et ce, sans préjugés initiaux. Une fusion charnelle? Il ne faut tout de même pas charrier. On fait plutôt référence à un exercice psychologique qui permet de ressentir entièrement les arômes, les textures; toutes les sensations.
2 – Le moment présent
Carpe diem! Facile à dire, mais plus difficile à accomplir. Même si on sait tous de quoi il en retourne lorsqu’on parle de vivre le moment présent, il n’est pas toujours aisé de laisser ses préoccupations extérieures de côté. Pratiquer le mindfulness consiste à s’isoler dans l’expérience de dégustation, mais…
3 – Flexibilité de la conscience
Puisque fixer le temps et ainsi vivre pleinement le moment s’avère souvent ardu, il faut demeurer conscient de la volatilité de notre attention, de la flexibilité de notre conscience. En admettant que notre attention vacille parfois et qu’elle se canalise à intermittence sur autre chose – les discussions de vos compères à la table par exemple –, la dégustation se repositionne alors comme une activité «normale» et non comme une expérience méditative.
4 – Jugement du produit
Il faut être honnête et laisser les aprioris de côté. Que l’on connaisse bien le producteur, qu’on ait un faible pour tel cépage, qu’une appellation précise nous plaise particulièrement… oubliez les raccourcis et les catégories. Comme l’exprime M. Pelletier dans son article: «Le mindfulness implique davantage l’apprivoisement des caractéristiques du vin telles qu’elles sont ressenties dans l’immédiat, en l’absence de jugements positifs ou négatifs qui viendraient teinter l’expérience.»
La solution : déguster à l’aveugle!
Ah oui! Vous pouvez expirer maintenant…
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