Il existe 60 appellations d’origine contrôlée (AOC), à Bordeaux. La majorité de celles-ci sont de petites zones qui se divisent d’abord entre rive gauche et rive droite – selon le côté du fleuve Gironde où il se trouve. Une partie de ces AOC compte des crus classés et des crus bourgeois, comme c’est le cas à Pauillac, Saint-Estèphe et Saint-Julien, ainsi que dans des appellations plus vastes comme haut-médoc, médoc et graves. Toutefois, il existe également une série d’appellations moins connues, les «satellites» et les côtes.
Issus des côtes-de-blaye ou des côtes-de-bourg, ou de satellites comme puisseguin-saint-émilion et montagne-saint-émilion, ces vins, faits majoritairement de merlot, la plupart du temps, offrent un solide rapport qualité-prix et peuvent se boire en jeunesse tout en exprimant très bien le caractère bordelais.
Toutefois, les meilleures aubaines se trouvent souvent dans une appellation régionale: bordeaux supérieur. Il existe sept appellations régionales du genre (dont bordeaux rouge et bordeaux rosé), mais les règles de viticulture et de vinification sont plus strictes pour le «supérieur».
Les vignes doivent être plantées à plus haute densité que pour la simple AOC bordeaux, ce qui mène à des rendements moindres et à des saveurs plus concentrées. Les raisins doivent aussi être récoltés à un taux d’alcool potentiel plus élevé que les bordeaux «tout court» et ils doivent passer au moins 12 mois en barrique. Ces vins peuvent provenir de l’ensemble de la grande région bordelaise. Pourquoi sont-ils moins chers? Joël Duffau, producteur de bordeaux supérieurs, lance en riant que «les producteurs de crus classés sont très méticuleux et au prix qu’ils vendent leurs vins, ils peuvent payer des gens pour examiner chaque raisin. On ne peut pas se le permettre.» Comme les vins peuvent provenir d’un peu partout, la qualité peut être variable. «Tout le monde fait du bordeaux supérieur, des grandes entreprises aux petits vignerons comme moi, qui travaillent en bio et essaient de produire le meilleur vin possible, tous les ans.»
Le consommateur, lui, a de quoi se réjouir de ces aubaines, tant pour des vins sérieux qui évoquent des crus plus coûteux que pour des vins plus légers et faciles à boire. «Mes vins sont pour les réunions entre amis, explique Duffau. Ils ont beaucoup de fruit et de bonnes acidités. Des vins de plaisir, si vous voulez.» S’ils se boivent facilement, ils peuvent aussi très bien passer cinq ou six ans en cave. Et pour ceux qui veulent s’offrir du bon bordeaux sans flamber une semaine de salaire, espérons que Duffau et leurs collègues continueront ainsi.
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