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Au frais: 2023 décapsulée

Illustration: Gabriel Sabourin

Tendances

2023 décapsulée

Au frais, c’est une nouvelle série de chroniques qui explore les dernières tendances dans le monde de l’alcool. Pour commencer l’année du bon pied, on a demandé à des experts de prédire ce qui nous attend en 2023.

Publié le 24 janvier 2023

Quoi de neuf, 2023?

Les festivités du Nouvel An sont derrière nous, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut plus boire de bulles! Selon Nadia Fournier, chroniqueuse vin et auteure du Guide du vin 2023, les champagnes, mousseux, crémants, cavas, proseccos et autres pet nats ne sont plus réservés qu’aux célébrations; on les retrouve de plus en plus sur la table. « La tendance des effervescents, ça fait trois ans que ça monte en flèche », nous confie-t-elle. « On considère les mousseux comme des vins sérieux, gastronomiques, pas juste comme des vins qu’on ouvre au début du repas et qu’on met de côté lorsqu’on commence à manger », explique-t-elle.

Pour le consultant et vigneron Steve Beauséjour, du Vignoble de la Bauge, la grande tendance sera aux vins nordiques, provenant de climats frais comme ceux de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Hongrie ou du Québec – « les pays avec des équipes de hockey », plaisante-t-il. « Ce sont des vins qui ont un profil alpin. Des vins plus légers, avec une acidité plus marquée, qui se prêtent bien à notre climat et notre gastronomie », précise-t-il.

La préférence pour les vins vifs et gouleyants, qu’on observe depuis quelques années, ne risque pas de ralentir. « On recherche des vins authentiques qui reflètent un climat, un lieu, un sol, une vision humaine, ce qui implique que le vin doit être travaillé de façon naturelle », croit Steve.

« On recherche des vins authentiques qui reflètent un climat, un lieu, un sol, une vision humaine, ce qui implique que le vin doit être travaillé de façon naturelle. »

— Steve Beauséjour

Pas étonnant, donc, que la piquette revienne au goût du jour. Longtemps employé pour parler d’un vin fade, voire de piètre qualité, le mot « piquette » désigne en fait un breuvage légèrement alcoolisé obtenu en passant de l’eau ou du jus de fruit sur les marcs de raisin (ce qui reste après la vinification). La commercialisation de la piquette était interdite au Québec, mais un nouveau règlement l’autorise depuis 2021. On aura d’ailleurs l’occasion d’en découvrir à la SAQ très prochainement!

« Ce que j’aime beaucoup de la piquette, c’est que ça permet aussi de macérer d’autres petits fruits ou végétaux pour amener une complexité surprenante », explique Steve. 

Le grand retour du rhum

Du côté des spiritueux, Rose Simard, créatrice de 1 ou 2 Cocktails et auteure de Boire le Québec, croit qu’après plusieurs années de domination du gin et de la vodka, le rhum – et particulièrement celui des distilleries locales – fera son grand retour dans les verres des Québécois. « Comme on a la dent sucrée au Québec, je pense que ça correspond bien à nos goûts », affirme-t-elle. 

Selon Rose, les gens se tournent de plus en plus vers les médias sociaux pour s’inspirer, comme en a témoigné le buzz autour du negroni sbagliato l’automne dernier. « TikTok va continuer de mettre sur notre route des cocktails comme le sbagliato, des petites surprises comme ça durant l’année », explique-t-elle. Ce que j’aime, c’est que ça amène de nouvelles saveurs sur le marché sans que ça ait été décidé par personne. Ça ouvre la discussion », se réjouit-elle.

Autre tendance à surveiller : les prêts-à-boire à haute teneur en alcool, qui font déjà fureur aux États-Unis et en Australie. Rose Simard a d’ailleurs collaboré avec la Distillerie du St. Laurent pour créer Amour liquide, une gamme de cocktails de qualité bar, comme le negroni, l’old fashioned et l’espresso martini, en canettes de 100 ml.

Photo: Nesrine Brikci

« La grande tendance [du faible en alcool] se poursuit, c’est sûr et certain. [...] On a plus d’options qu’il y a trois ans, il y a une grande évolution de ce qui est disponible et accessible. »

— Rose Simard

Qu’est-ce qui devrait continuer en 2023?

L’offre de produits à faible taux d’alcool a explosé en 2022 : vins, spiritueux, prêts-à-boire, etc., il y en a pour tous les goûts. La tendance est à la modération, et pas que pendant le mois sans alcool. Avec tous les choix qui s’offrent à nous aujourd’hui, on peut varier les plaisirs et alterner entre les boissons alcoolisées et non alcoolisées, sans compromis sur le goût.

« La grande tendance se poursuit, c’est sûr et certain, autant pour les prêts-à-boire et les spiritueux que pour d’autres types de produits, comme les apéritifs et les vermouths à faible taux d’alcool, qui offrent une alternative pour diminuer notre consommation », explique Rose. « On a plus d’options qu’il y a trois ans, il y a une grande évolution de ce qui est disponible et accessible », ajoute-t-elle.

Une autre tendance de fond qui ne disparaîtra pas en 2023 : l’achat local. « Les gens ont commencé à acheter local par solidarité, mais ils continuent de le faire parce qu’ils aiment les produits », croit Nadia. Cette tendance-là n’est pas près de s’effriter », poursuit-elle.

Pas étonnant, vu la qualité grandissante des produits québécois, juge Steve. « On monte le niveau chaque année. Et ça, c’est dû aux premières générations, qui ont percé le milieu alors que personne n’y croyait. Ça crée aujourd’hui ce buzz, qui est vraiment en émergence », estime-t-il.

Rose abonde dans le même sens : « J’ai un feeling que ça va rester, parce que ça s’est même ancré dans nos processus d’achat. Acheter un gin maintenant, [ça veut pas mal toujours dire] un gin québécois », dit-elle. Et ça vaut aussi pour les autres ingrédients qui composent nos cocktails, comme les sodas, les sirops et les fruits.

L’offre locale s’est beaucoup développée depuis quelques années, ce qui nous a permis de découvrir une multitude de profils aromatiques, certains parfois même plutôt audacieux. Après cette période d’exploration, on reviendra tranquillement vers des choix plus classiques, plus qualitatifs, croit Rose.

« Les gens ont commencé à acheter local par solidarité, mais ils continuent de le faire parce qu’ils aiment les produits. Cette tendance-là n’est pas près de s’effriter. »

— Nadia Fournier

Photo: Julia Marois

Bye bye 2022 : on tourne la page

Tous s’entendent sur ce point : plus question d’acheter les yeux fermés, en se basant uniquement sur le prix ou sur une appellation. Les consommateurs sont aujourd’hui plus éduqués et recherchent des produits et des producteurs qui correspondent à leurs valeurs. « On prend le temps de se questionner, de savoir où va notre argent, qu’est-ce qu’on encourage quand on donne des sous », dit Steve.

« Une des tendances de 2023, j’espère, ça va être que tout le monde repense sa façon de consommer de façon responsable », confie Nadia. « Juste se poser la question avant de consommer de façon automatique. Boire moins, mais mieux », résume-t-elle.

Son souhait pour 2023 : « La disparition des grosses bouteilles lourdes et du suremballage. Je souhaite que les consommateurs comprennent que les bouteilles lourdes ne sont en aucun cas un gage de qualité et que ça devienne juste normal de boire des bouteilles en verre allégé », espère-t-elle.

Illustration: Gabriel Sabourin

Montréalais et bachelier en design graphique, Gabriel s’inspire de l’élégance du dessin technique et puise dans son sens de l’humour absurde pour tracer des univers attachants. Il consacre sa carrière à l’illustration et l’animation.

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